La filière viticole se réunit lors d’une journée sur le dépérissement à Paris

La filière viticole se réunit lors d’une journée sur le dépérissement à Paris

  Le 23 novembre dernier, une cinquantaine d’acteurs de la filière dont des représentants élus des différents bassins viticoles français se sont réunis à la maison de la chimie à Paris lors d’une journée technique sur le dépérissement du vignoble. Ce fut ainsi l’occasion de communiquer aux représentants les avancées de la recherche dans ce domaine. 

Parmi les sujets présentés, quelques nouveautés attendent les professionnels telle qu’une application météo qui permettra aux utilisateurs de disposer de stations météo virtuelles pour chacune de leurs parcelles et d’obtenir en direct les précipitations au vignoble. Il sera également possible d’extraire un cumul de pluies sur une période plus ou moins longue et de disposer des prévisions météorologiques. Cette application sera en libre accès sur le site internet de chaque Interprofession. La livraison est prévue pour début 2023.

Autres sujets importants et évoqués lors de cette journée, quelques maladies et ravageurs émergents commencent à se propager en France. C’est le cas notamment de Popilla Japonica, scarabée japonais qui sévit actuellement beaucoup en Italie ( Piémont) et qui est capable de faire d’importants dégâts en quelques minutes. Ce ravageur se reproduit très rapidement et est friand des zones humides.  Il hiverne dans le sol et ressort au printemps, sa  période d’observation débute alors en juin. Un plan de surveillance a déjà été mis en place en France et des moyens de lutte tels que les pièges à confusion sexuelle sont disponibles. Cependant la vigilance est de mise, si vous avez déjà rencontré ce ravageur dans le vignoble rhodanien, n’hésitez pas à en avertir la profession.

  Les professionnels de la filière ont pu également assister à des conférences sur les maladies du bois et les avancées en matière de détection au vignoble. Un projet de recherche prometteur sur de l’imagerie virtuelle a vu le jour en 2021 et est reconduit dans le cadre d’un financement Plan National Développement Vignoble. Il sera d’ici quelques années, possible de « scanner » ses pieds de vigne et d’observer leur état via cette imagerie. Les zones nécrosées seront visibles et il sera ainsi plus facile de déterminer la viabilité d’un cep et d’observer le développement du pathogène présent dans celui-ci.

  Un atelier animé par des pépiniéristes sur les avancées en matière d’anticipation des besoins de la filière en matériel végétal mais également sur la qualité des plants a reçu de bonnes critiques. Ce temps d’échanges a permis aux professionnels de rassurer, de montrer l’implication de cette filière dans la lutte contre le dépérissement qui débute dès la plantation. Le projet origine a permis de mettre en lumière certains facteurs clés dans l’élaboration de plants permettant de limiter leur dépérissement. L’implication des pépiniéristes dans le cadre du PNDV a également permis la création d’une marque professionnelle pour la filière « Vitipep’s » qui propose un pied de vigne garanti et contrôlé « origine France ».

  Les avancées de la recherche sur le court-noué ont été présentées aux participants. Concernant ce virus, des leviers et pratiques ont été identifiés, permettant de se prémunir ou de diminuer la présence du pathogène dans le cep de vigne. Le projet Vaccivine, financé également via le PNDV a permis une avancée considérable en matière de lutte contre ce bioagresseur. Un « vaccin » pour vigne contre le court-noué est à l’étude et semblerait montrer une certaine efficacité. Vaccivine a été renouvelé et une deuxième version du projet est en cours d’élaboration.

Dans le cadre des appels à projet du PNDV, de nombreux projets de recherche sur la flavescence dorée ont été financés afin d’améliorer nos connaissances sur les vecteurs et la propagation de cette maladie, mais également pour établir et optimiser une stratégie de lutte collective de ce pathogène. Parmi les projets qui ont vu le jour figure le challenge flavescence dorée. L’objectif : détecter les pieds atteints par le phytoplasme via des capteurs autonomes embarqués sur des engins. Plusieurs sociétés se sont portées candidates et les lauréats de ce challenge seront annoncés fin 2022. Ainsi l’accent est mis sur l’optimisation de la prospection qui semble être à l’heure actuelle le moyen le plus efficace pour contrôler la propagation de la flavescence dans le vignoble.  

  La journée s’est clôturée par des mots forts et beaucoup d’attentes et de perspectives pour la filière viticole. La création du PNDV a permis la réalisation et l’avancée des pratiques mais également des connaissances et de la technologie sur le dépérissement du vignoble. Pour faciliter la circulation des informations et des remontées terrain, 15 référents PNDV ont été désignés par bassin viticole. Présents lors de cette journée ils ont pu animer les ateliers, présenter leur rôle et échanger avec les professionnels. Prochaine étape, l’information et la transmission au vignoble. Affaire à suivre…

  Pour plus d’informations, n’hésitez pas à vous rendre sur le site internet du PNDV : https://www.plan-deperissement-vigne.fr/